Gilbert Erouart est né en 1947 dans un coron minier du Pas-de-Calais.
A l’âge de 12 ans, invité un soir avec ses parents chez le fermier voisin à venir regarder la télévision, il découvre, par le truchement du documentaire diffusé en noir et blanc sur un inconnu du nom de Giacometti, que l’on peut consacrer sa vie à faire l’artiste. C’est une révélation majeure, un coup de fusil dans l’existence, mais il se passera une bonne cinquantaine d’années avant qu’il n’ose se confronter, lui aussi, aux joies et affres de la création.
Entre-temps, rencontrant des fortunes diverses, il jouera les touche-à-tout. Une carrière de footballeur semble lui tendre les bras : elle avorte dans l’œuf. Il alterne les séjours à l’usine et les études. S’ensuit une improbable nomination à la Villa Médicis comme pensionnaire historien de l’art, ce qui lui permet, dans la soie et l’allégresse, de se soulager en un temps record de sa thèse de doctorat.
Dans les années qui suivent le retour de Rome, chez Robert Laffont et chez d’autres aussi, il publie, sous son nom et sous nom d’emprunt, quelques romans et travaux historiques, et se passionne en parallèle, jusqu’à l’excès et sans qu’il en sache la raison, pour Mauriac et pour Sagan. Puis le temps s’accélère : ayant moins de 24h pour décider s’il passera désormais son existence professionnelle à enseigner à l’université ou à admirer les ors des ambassades, il opte, sans trop d’états d’âme, pour la carrière, acceptant par là même les missions diplomatiques les plus inattendues dans les pays les plus improbables.
La longue pérégrination, le long parcours chaotique, ont désormais pris fin. Est arrivé le temps de l’accomplissement… Comme l’avait songé le jeune adolescent devant le petit écran noir et blanc de la RTF naissante, et comme l'auront souvent et ardemment souhaité ses amis les peintres Riopelle, Kijno et Chu Teh-Chun, l’heure est dorénavant aux pinceaux et à la toile. Et à rien d’autre… sinon, dans les limites de l’atelier, à de nouvelles errances et hésitations.
1975-77.
Pensionnaire historien de l’art (dix-huitiémiste) à l’Académie de
France à Rome. Le peintre Balthus, qui dirige l’Institution, lui demande de lui donner, non pas du Monsieur le directeur, mais du Monsieur le Comte. Escapade en R.D.A.
1979.
Françoise Sagan publie Le chien couchant dont l’action se déroule en plein pays minier, à Carvin, lieu de naissance de Gilbert. L’un des deux héros s’appelle Gilbert.
1979-83.
Attaché culturel à l’ambassade de France à Rome. Rencontre le peintre Ladislas Kijno, pour une amitié qui se révélera aussi productive qu’inébranlable. Projet de réforme de la Villa Médicis à la demande du Ministre de la Culture.
1983-86.
Négociations du satellite TDF1.
1986-90.
Assure la sécurité « diplomatique » de Winnie Mandela et de sa fille Zinzi. Février 90: dès l'arrivée de Mandela à Soweto au lendemain de ses 27 ans de bagne et de prison, partage avec lui les premiers moments du retour à la vraie vie.
1990-94.
Forte complicité avec le peintre Jean-Paul Riopelle. Publication de leurs entretiens et de leur pesant ouvrage (plus de 10kg !), Le Testament de l’Oie.
1992.
Le Prix Nobel de Littérature Nadine Gordimer préface L’Homme qui n’a pas eu lieu, le second roman que Gilbert publie chez Robert Laffont.
1995.
Sur une île grecque, rencontre Scarlet, d’origine crétoise et peintre avec qui il refait sa vie.
2005.
Coordinateur de la représentation française pour la Commission for Africa (Sommet du G8).
2009.
Achète des pinceaux et une toile. Commence à dessiner et peindre dans sa cave avant de se réfugier dans sa cuisine. Dispose aujourd’hui, à titre temporaire sans doute, d’un atelier.
Expositions.
Avril 2010.
Galerie Maison Maol, Paris. Préface de Jack Lang et texte de Pascal Bonafoux.
.Avril 2011
Galerie Niki Marquardt, Paris. Préface de Jack Lang.
.Eté 2012
Ile de Tinos, Grèce.
.Automne 2012
Invité de la Biennale de Prague, Festival Tina B.
.Eté 2013
Ile de Tinos, Grèce.
.14 janvier-9 février 2014:
Au Zaganin, Paris.
.1er-30 novembre 2014:
Rétrospective en Italie, à Florence (Teatro della Pergola et Musée de la Basilique Santa Croce), de la production peinte des cinq dernières années. Commissariat général: Professeur Rolando Bellini, docente de l'Université Brera de Milan. Préface du catalogue: Jack Lang.
.En préparation pour l'année 2016:
Expositions personnelles au Musée de Palerme (Sicile) et à la galerie Barnadas Huang de Singapour, et participation au ART CENTRAL HONG KONG, la grande foire internationale d'art contemporain.
Auteur de nombreuses préfaces (notamment pour les peintres Riopelle, Kijno, Chu Teh-Chun, Dournon…), de rédaction de catalogues (art contemporain et XVIIIe Siècle), d’entretiens (Gilbert Erouart : Entretiens avec Jean-Paul Riopelle, édit. LIBER, 1993), d’ouvrages sur l’architecture du XVIIIe Siècle, de romans sous son nom et sous nom d’emprunt (Robert Laffont édit., Bernard Pascuito édit., etc.), de direction de manuels d'initiation (Apprendre l'espace, Ed. de la SADG), Gilbert Erouart a aussi co-édité avec Jean-Paul Riopelle l’ouvrage de référence Testament de l'Oie pour l'Imprimerie Nationale (texte Gilbert, illustrations Jean-Paul) et Fantaisies Romaines avec le graveur François Houtin (Edit. Michèle Broutta).